Après deux ans de modération, les salariés allemands estiment que le
temps est venu de récolter les fruits de la relance économique: trois grands syndicats ont rejoint hier IG Metall, la puissante centrale des métallos, pour exiger de fortes hausses de salaires en 1999.
Interrogés par le quotidien populaire Bild, le plus lu d'Allemagne, les chefs de deux des syndicats, Roland Issen, pour les employés (DAG) et Margret Moenig-Raane, pour le commerce, la banque et l'assurance (HBV), ont approuvé les revendications des métallos: +6,5% de hausse pour l'année prochaine. Et le leader du syndicat des transports et de la fonction publique (OeTV), Herbert Mai, a invoqué lui aussi la nécessité d'augmentations salariales «sensibles». Ces trois derniers syndicats représentent à eux trois plus de 7 millions de salariés et IG Metall 3,4 millions à l'est et l'ouest du pays. Celui-ci donne traditionnellement le ton en matière de salaires en Allemagne. Un accord bouclé dans la métallurgie fait généralement boule de neige dans les autres secteurs de l'industrie. Or, la validité du précédent accord salarial dans la métallurgie prend fin le 31 décembre. Klaus Zwickel, le patron d'IG Metall, a récemment justifié la vigueur de ses exigences par un «énorme besoin de rattrapage». Tandis que les salariés du secteur se sont serré la ceinture en 1997 et 1998, les bénéfices des entreprises ont explosé sans que s'améliore la situation de l'emploi. Il s'agit aussi à ses yeux de consolider la reprise de la d