On les appelle les «plantes vertes». Parce qu'ils sont habillés en
vert et plantés au bord du quai. Mais les six «agents d'ambiance et de gestion de l'espace» de la gare de Brunoy (sud-est de Paris) ne s'en offusquent pas. «C'est plutôt gentil», explique Olivier, 26 ans, titulaire d'un bac pro dans le bâtiment. En quatre mois, il a appris à ne pas parler plus de trois minutes d'affilée. Au-delà, le vacarme des trains interdit tout échange. «On s'y fait.» De 16 à 24 heures, ils renseignent les voyageurs, rabrouent les malveillants ou calment les excités. Et surtout ils rassurent. Les collègues «cadres permanents», derrière les guichets, aussi bien que les infirmières qui reviennent du travail tard le soir.
Présence physique. Car, à partir de 20h30, ils sont les seuls à maintenir une présence physique du service public dans cette gare de la grande banlieue jouxtant des cités «délicates». Les «cadres permanents» sont rentrés chez eux, les guichets fermés. Restent les tourniquets et les distributeurs automatiques. Du coup, aucun d'eux n'a de doute sur leur utilité. Tous étaient présents lors du déclenchement de la grève des roulants la semaine dernière. Ce sont eux qui ont géré la colère et le désarroi des passagers. «On va prouver que c'est un vrai métier», insiste Olivier. Car un vrai métier veut dire stabilité, et donc embauche définitive. Car, pour tous, aucun doute, ils resteront à la SNCF.
Comme Muriel, 21 ans, qui, malgré un bac S et deux années à tenter médecine, s'est réso