Tokyo, de notre correspondante.
Le Japon dispose enfin de tout l'arsenal pour nettoyer son secteur bancaire et tirer un trait sur une crise financière qui plombe son économie depuis près d'une décennie. Le Parlement nippon a définitivement adopté hier le dernier volet d'un ambitieux plan de sauvetage bancaire (Libération du 15 octobre), prévoyant une injection massive de fonds publics, dont le montant est sans précédent dans aucun autre pays. Au total, Tokyo a débloqué 2 600 milliards de francs d'argent public pour ce nettoyage, soit plus de 10% de son PIB!
En mettant de telles sommes sur la table, la deuxième puissance économique mondiale écarte définitivement le spectre d'une crise systémique provoquant des faillites bancaires en chaîne avec des répercussions dans le monde entier. «Le Japon ne sera pas à l'origine d'une crise financière mondiale», avait promis le Premier ministre Keizo Obuchi en prenant ses fonctions début août. Mais si les grands moyens sont désormais disponibles, la procédure est encore imparfaite, notamment sur l'un des aspects les plus cruciaux du plan: la recapitalisation des banques. Sur les 60 000 milliards de yens, 17 000 sont prévus pour garantir les dépôts des clients lorsqu'une banque fait faillite, 18 000 milliards permettront de financer la liquidation du passif des établissements défaillants, et enfin 25 000 milliards serviront à renforcer les fonds propres des banques qui en ont besoin.
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