Dans la cité de la Caravelle, à Villeneuve-la-Garenne, Youssef fait
office de confident, d'assistante sociale et d'éducateur. «Mon boulot c'est d'abord de parler avec les jeunes, les parents, les profs, afin de déballonner des situations de crise. Et d'aider les jeunes et les autres dans leur recherche de formation ou d'emploi, leurs démarches administratives, en les orientant vers les associations, les institutionnels.» «Grand frère». Ici, il connaît à peu près tout le monde. On l'appelle «le grand frère» et on l'interpelle à toute heure du jour et de la nuit, même si sur son contrat d'agent de prévention et de médiation sociale figure la mention «14-21 heures». Comme les huit autres emplois-jeunes de la cité, il a grandi là et y habite depuis vingt et un ans, son âge. «Ça, c'est précieux», explique Michel Prévost, le responsable de la Vavu, l'association de quartier qui les rémunère pour le compte du conseil général et de la Ville. «Le plus efficace dans ce dispositif, c'est qu'en donnant un emploi pour cinq ans à quelques-uns, il redonne de l'espoir aux autres. En les voyant tous les jours, les jeunes se disent que l'insertion professionnelle, c'est possible. Cela crée un effet d'entraînement, et il y en a besoin, nous avons ici 2 500 moins de 25 ans.» Youssef confirme. «En ce moment, ils veulent tous trouver un emploi. Nous, on les accompagne dans leurs démarches, parce que même traverser la rue et aller à la Vavu chercher une formation, ils ne veulent pas le faire tout