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Libération

Défense: un accusé qui joue l'opinion publique. Bill Gates, grand absent du procès, se retranche derrière le consommateur.

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publié le 19 octobre 1998 à 12h02

Bill Gates, l'Arlésienne.

La liste des douze témoins présentés par Microsoft compte un grand absent. Bill Gates, 42 ans, ne participera pas au procès. Son témoignage a été recueilli sur cassette vidéo par le gouvernement durant l'été. Officiellement, il a pris ses distances avec la gestion quotidienne de l'entreprise en laissant le gouvernail à Steve Ballmer, nommé président en juillet. Ces derniers mois, il a tenté de mettre un frein à la détérioration de son image, grâce à une série d'expéditions dans des écoles ou des quartiers défavorisés, et déployé de nouveaux efforts maladroits pour paraître plus «humain». Il a continué de courir les manifestations professionnelles pour prêcher la bonne parole Microsoft. Mercredi, lors d'un débat en Floride, il a été placé sur le gril par un analyste qui voulait savoir en quoi Microsoft était une entreprise innovante, et a été sifflé par la salle. La semaine passée, Gates diffusait aussi dans son entreprise un document d'une quinzaine de pages sur le futur de Microsoft. The Era Ahead (l'Ere du futur) ne semble guère contenir d'idées révolutionnaires. Il vise, en revanche, à démontrer que Bill Gates n'est pas obnubilé par le procès: le mémo n'y fait aucune référence.

L'argumentaire Pour Microsoft, Internet Explorer est un module intégré à Windows. Dissocier les deux reviendrait, selon eux, à vendre des souliers sans lacets. Par ailleurs, l'entreprise met en avant les raisons techniques qui l'empêchent de procéder à une dissociation et