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EMPLOI. LE NOUVEAU PRÊT-À-RECRUTER. Comment les entreprises s'y prennent pour recruter ces candidats qui leur font défaut. Routiers c'est sympa... Opération séduction.

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publié le 19 octobre 1998 à 12h01

Tapis rouges et falbalas, de plus en plus d'entreprises sont

obligées de se vendre pour attirer le jeune plein d'avenir. En temps de crise, des métiers à l'image ternie peuvent encore faire recette. Mais dès la reprise, ils sont boudés.

C'est le cas dans le gardiennage, l'hôtellerie-restauration, l'entretien. L'ANPE a classé en conséquence les professions où les demandeurs d'emploi sont les premiers servis: cuisinier, serveur, charpentier, menuisier restent en moyenne moins de six mois au chômage. Des secteurs moins attrayants doivent vanter leurs mérites cachés.

Ainsi, les transporteurs, qui, en septembre, lancent sur les ondes leur message de mobilisation: «Fais comme moi, prends la route des métiers qui recrutent.» Face à la pénurie de chauffeurs (1), une recette: la pub. Greg, héros de la fiction «Halte aux idées reçues», a démonté en quinze jours sur NRJ la «fausse image du conducteur forgée dans l'esprit du public». Non, ce n'est pas un métier de chien qui n'autorise aucune vie de famille. Adieu tatouages, gros bras, jurons. Le chauffeur 1998 est l'ambassadeur de son employeur. Bonne présentation requise pour le «messager de son entreprise auprès de ses clients». La profession n'oublie pas l'essentiel: «D'ici à l'an 2000, les salaires vont augmenter de 20%» assure la FNTR, une des fédérations patronales. «Le chauffeur mal payé et travaillant 350 heures par mois est un mythe.» Un discours pour tenter de gommer les stigmates laissés par les grèves où les routiers dénonçai