C''est un peu comme si l'informatique déclenchait son plan Orsec. En
panne de 10 000 candidats, le secteur tout entier est pris d'une frénésie d'initiatives. Les besoins sont impressionnants. «A l'occasion du passage à l'euro et à l'an 2000, explique Claude Marchal, responsable du département informatique à l'Apec, les entreprises ont mis le nez dans leurs systèmes informatiques et décidé de tout revoir dans la foulée: intranet, commerce électronique, développement des progiciels de gestion intégrée, etc.». Pour pallier le plus urgent, elles s'arrachent, souvent au prix fort, des informaticiens opérationnels. Mais la tension du marché est telle que les patrons de l'informatique doivent aussi prospecter tous azimuts. Présence sur les forums étudiants (avec embauche quasi effective sur le stand), utilisation à plein des banques de CV en ligne, cooptation" Lancées dans une grande opération de séduction, les entreprises se disent toutes «leader mondial» de quelque chose. Mais ça ne suffit pas. La pénurie suppose de vite «fabriquer» des informaticiens. Tirant la sonnette d'alarme depuis plus d'un an, les patrons du secteur ont négocié avec l'Etat la mise en route d'un «plan d'urgence». Fidjit (Formation à l'informatique des jeunes ingénieurs et techniciens), c'est le nom du programme qui vient de débuter. Il permettra de former 1200 informaticiens en 1998 et 2 500 à terme. Mais où les trouver? Premier réflexe, draguer du côté des filières scientifiques et techniques: les diplômés