Les offres d'emploi s'amoncellent dans les bureaux de placement des
grandes écoles. «En septembre, j'en ai reçu jusqu'à 50 par jour», explique monsieur «emploi-carrière» de Centrale. L'Ecole supérieure de commerce de Lille n'a jamais vu ça: «Nous avons en stock 2 500 offres, stages et emplois confondus, pour 300 étudiants.» «Nous sommes noyés», confirme Negosup, un établissement consulaire parisien qui forme des commerciaux. «Mails, courriers, coups de fil, sans compter les relances des recruteurs qui ne reçoivent pas de réponse.» Negosup affiche des taux de placement de 90%, ses étudiants peuvent faire les difficiles. Un peu partout, le constat est le même. Le jeune diplômé a la cote. Selon l'Apec, «les justes sortis d'école représentent près de 40% des embauches cadres». Les entreprises viennent de plus en plus nombreuses les draguer sur place. Les forums sont pleins, les propositions de petits déjeuners, séances de présentation de l'entreprise, participations à des travaux de l'école, tables rondes, affluent. Compte tenu de la concurrence, les recruteurs révisent aussi leurs méthodes d'approche. Arthur Andersen vient d'inviter des étudiants-ingénieurs à Cannes, pour participer à un week-end de simulations d'entretien d'embauche. L'Oréal organise des concours «marketing» avec voyages à la clé. Altran, le prestataire informatique, préfère mouiller le maillot: il a inscrit une équipe de foot «salariés» dans le tournoi des écoles d'ingénieurs de Bretagne. Beaucoup soignent le