Menu
Libération
Interview

EMPLOI. LE NOUVEAU PRÊT-À-RECRUTER. Les entreprises restent à l'affût de méthodes infaillibles pour recruter sans se tromper. Le salarié chasseur de têtes et de primes.

Article réservé aux abonnés
publié le 19 octobre 1998 à 12h08

Vieille comme le monde, la cooptation est de nouveau en vogue. De

l'informatique à la finance, de l'agroalimentaire au conseil, le carnet d'adresses des salariés intéresse les entreprises. Elles ont tout à y gagner. En période de pénurie, la cooptation permet de toucher des gens qui sont en poste ailleurs, qui ne guettent pas forcément les petites annonces. Comparé au coût d'un chasseur de têtes, qui se rémunère généralement autour de 20% à 30% du salaire annuel d'un recruté, le calcul est vite fait.

Officialisée dans les sociétés américaines, la méthode est sans tabou. «On ne peut pas parler de piston quand la cooptation est gratifiée d'une prime», explique-t-on chez Rank Xerox. «Ça dépassionne le tout, on n'est pas dans l'affectif.» Dans cette entreprise, le programme a un nom: «Passe à ton voisin». Chez Microsoft, qui a lancé le sien ­ «Partageons la réussite» ­ l'an dernier, on se félicite du procédé. Les candidatures sont d'«excellente qualité», «rarement hors cible». Et pour cause. Les salariés, investis d'une mission de recrutement, savent exactement où sont les besoins de l'entreprise et quels profils précis peuvent l'intéresser. Ce sont en outre les mieux placés pour vanter les mérites de leur société à leur entourage.

Même si la cooptation assure 50% des recrutements chez Altran (conseil), qui embauche surtout de jeunes diplômés, on ne juge pas nécessaire de remercier les cooptateurs par une prime. Ailleurs pourtant, le service rendu peut être bien rémunéré. Comme au