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EMPLOI. LE NOUVEAU PRÊT-À-RECRUTER. Les entreprises restent à l'affût de méthodes infaillibles pour recruter sans se tromper. Et toujours, les bons vieux procédés ...

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publié le 19 octobre 1998 à 12h08

Si les mises en situation, essais professionnels et autres se

développent, les bonnes vieilles méthodes de recrutement n'ont pas disparu avec la crise. Questions intimes, jeux de rôles débilitants, tests projectifs de type Rorschach (les taches d'encre, censées détecter la schizophrénie), depuis le milieu des années 80, rien n'a été épargné aux candidats.

La loi du 1er janvier 1993 leur permet pourtant de se retourner contre un recruteur indélicat. Mais le rapport de force étant ce qu'il est, jamais un tribunal n'a été saisi. La loi prévoit que les techniques utilisées doivent être pertinentes (en rapport avec le poste) et transparentes (le candidat est en droit d'exiger un compte rendu écrit). En 1989, 99% des recruteurs (1) avaient recours à la graphologie. Il suffit aujourd'hui de regarder le nombre d'annonces précisant «lettre de motivation manuscrite» pour se convaincre que les choses n'ont pas tellement changé. Question de coût: un «flash» graphologique permet de faire un premier tri, à bas prix, et peu importe si le rapport entre les points sur les i et les compétences d'un candidat n'a jamais été prouvé. Il n'est même pas dit que l'essor des recrutements via l'Internet changera quelque chose: il arrive que des candidats déposent directement leur CV sur le site web d'une entreprise, accompagné de leur lettre de motivation manuscrite qu'ils ont préalablement scannée" Les réflexes conditionnés sont du genre coriace.

(1) Etude de Marielou Bruchon-Schweitzer, professeur de