Ils sont agriculteurs, peintres en bâtiment ou pâtissiers. Leur
point commun? Ils travaillent côte à côte sur la toute nouvelle chaîne de montage de Blanc Aéro Industrie, inaugurée la semaine dernière à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron). Chômeurs de longue durée ou pas, tous ont passé avec succès un test d'habileté en guise d'épreuve de recrutement. Ils ont manipulé des boulons et des vis, prouvant leur dextérité et leur souci du respect d'une procédure. Autant d'impératifs absolument incontournables pour travailler dans cette usine de pièces pour avions et hélicos. Sur la centaine de nouvelles recrues, à peine plus de 20% ont en poche un diplôme de mécanique générale.
«Arriver à trouver dans la région les 170 personnes requises pour l'extension de l'usine et de surcroît titulaires du diplôme ad hoc était totalement illusoire», se souvient Noélie Gares, responsable du recrutement chez Blanc Aéro Industrie. L'Anpe locale a proposé de mettre sur pied ce programme de recrutement, axé uniquement sur les «habiletés» des gens, testées à partir d'exercices de simulation qui ne nécessitent quasiment pas d'investissement.
De son côté, la direction a accepté de renoncer à ses critères sélectifs habituels: diplômes, âge, profil. Si aujourd'hui les patrons qui, depuis des années, recrutent sur diplômes, changent de cap, c'est qu'ils n'ont pas le choix: le diplômé-qualifié-expérimenté dans la spécialité demandée est parfois rare sur le marché. A l'Anpe, la méthode d'«exercice de simul