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Libération

Ouverture du procès aujourd'hui à Washington. Microsoft, levez-vous.

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publié le 19 octobre 1998 à 12h02

New York, de notre correspondant.

Le procès intenté, par le gouvernement et 20 Etats américains, à Microsoft pour violation de la législation antitrust s'ouvre aujourd'hui à Washington. Il sera déterminant pour une firme qui contrôle le logiciel clé (le système d'exploitation) d'environ 90% des PC utilisés dans le monde mais aussi pour des milliers d'autres: il devrait, en effet, définir les règles du jeu de l'économie à l'âge de l'Internet. Comme John D. Rockfeller au début du siècle, lors du procès de Standard Oil qui avait posé les bases de la législation antitrust à l'aube de l'ère de l'automobile, Bill Gates est accusé d'avoir violé les règles d'un marché qui a fait son succès. Même si Microsoft est, pour l'instant, seul sur la sellette, les pratiques incriminées sont sans doute plus répandues qu'on ne veut bien l'admettre. Et, derrière ce procès, va se poser la question de l'adaptation des lois de la concurrence à des produits que seules des lignes de codes informatiques distinguent.

Certains ont en tête le procès ATT, qui, en 1983, avait conduit à l'éclatement de l'entreprise de télécoms. Cette fois, le monopole n'est pas considéré illégal, mais abusif. Les enjeux n'en sont pas moins importants: avec 60% de ses ventes hors des Etats-Unis, l'affaire Microsoft dépasse la stricte compétence du tribunal de Washington. Après avoir engagé des enquêtes similaires, les autorités responsables à Bruxelles, et ailleurs, ne manqueront pas de s'intéresser à l'issue de ce procès. Les