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Libération

Heures sup', la bouée patronale. Elles sont utilisées pour assouplir la loi.

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publié le 20 octobre 1998 à 12h09

On n'a pas fini d'entendre parler des heures supplémentaires, c'est

à dire tout ce qui déborde de l'horaire légal et donne lieu à majoration (de 25%). La loi autorise 130 heures sup' par an, une limite que peuvent repousser les accords de branche. Elles sont donc un outil formidable pour édulcorer la loi Aubry. Les premiers à avoir dégainé cette arme ont été les patrons de la métallurgie. En juillet, ils signaient un accord qui prévoit le passage aux 35 heures, mais qui double le contingent d'heures sup' (il passe de 94 à 180 heures). Une manière de faire de la réduction du temps de travail sur le papier mais pas dans la réalité et un message clair à l'adresse de Martine Aubry: «On ne veut pas de cette loi.» Tous ceux qui font de la résistance à la réduction du temps de travail affichent les mêmes intentions. Le jardinage, actuellement à 130 heures, veut passer à 260. Le bâtiment négocie sur une base de 200 heures sup'. Le textile annonçait en août sa volonté de négocier 220 heures. L'accord, signé la semaine dernière dans ce secteur n'en prévoit plus que 130. C'est un recul, même si, explique un membre influent de la fédération patronale, «la moitié de nos entreprises pratiquent déjà une modulation horaire. Pour elles, c'est un plus, puisqu'elles n'ont droit actuellement qu'à 40 à 60 heures de débord.» Sans doute le fait que Martine Aubry ait sanctionné l'accord dans la métallurgie, annonçant qu'il ne serait pas étendu par arrêté à l'ensemble de la profession, y est pour