Séoul de notre correspondant
C'est un mariage forcé, fautes de prétendants motivés, qui a conduit hier le groupe Kia à dire oui à la proposition de rachat de Hyundai Motors. Le constructeur s'est engagé à reprendre une partie non précisée des dettes de son concurrent en faillite. Les trois autres candidats en lice, à savoir Ford, Daewoo et Samsung, ne répondaient pas aux critères de l'appel d'offre, a expliqué lundi le responsable de la commission d'adjudication. «Ford avait posé des conditions auto-éliminatoires», précise Alain Pénicaut, directeur de la BNP à Séoul, qui a présidé à la sélection, avec l'américain Anderson Consulting Co.
Dettes colossales. «Avec la reprise de Kia, les nouvelles capacités de Hyundai atteindront 2,5 millions d'unités par an (contre 1,6 million actuellement). Hyundai deviendra ainsi rapidement le dixième constructeur automobile mondial», a triomphé hier, dans un communiqué de presse, le président de la compagnie Chung Mong-kyu. Reste à savoir si le groupe a les moyens de son ambition. Après deux appels d'offres avortés, les créanciers veulent aller vite et ils cèdent Kia au plus offrant. Mais le premier conglomérat coréen est lui aussi malade. Les spécialistes voient mal comment Hyundai, seul, pourrait digérer les 8,4 milliards de dollars de dettes de Kia et de sa filiale Asia Motors.
Selon le calendrier fixé par le gouvernement et le FMI, Hyundai doit faire passer son niveau d'endettement de 450% à 200% de ses fonds propres d'ici au 31 décembre pr