Washington envoyé spécial
Les caméras, qui avaient quitté le tribunal fédéral de Washington après la dernière réunion du grand jury de l'affaire Lewinsky, ont repris place hier matin pour l'ouverture du procès de Microsoft. Comme dans l'autre affaire, les premières questions ont porté sur l'honnêteté et la franchise d'un Bill. Lui aussi a répondu par vidéo, cette fois devant un public d'environ 80 personnes composé pour l'essentiel de juristes, de journalistes et de lobbyistes.
Dès le premier jour, il est clairement apparu que, pour le gouvernement fédéral et les 20 Etats qui poursuivent Microsoft, c'est bien le procès de son patron Bill Gates qui est engagé. Selon l'accusation présentée en ouverture, qui a duré plusieurs heures, c'est au sommet de l'entreprise que se situe la responsabilité des faits reprochés à Microsoft. En détaillant le flot de courrier électronique (e-mail) échangé entre Bill Gates et ses collaborateurs, le principal avocat du gouvernement, David Boies, a tenté de prouver que les pratiques anticoncurrentielles reprochées à Microsoft ne sont pas des actes isolés imputables à des subordonnés indélicats.
Netscape à charge. Le coeur de la démonstration porte sur une réunion en juin 1995 entre plusieurs cadres de Microsoft et les responsables de Netscape. Selon le gouvernement, au cours de cette réunion, la firme de Seattle aurait proposé à son rival un accord de non concurrence, en échange d'un partage du marché des logiciels de navigation sur l'Internet. Dans