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Libération

Ariane 5 promet des milliards sur orbite. Sans-faute pour le dernier test technique de la fusée.

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publié le 22 octobre 1998 à 12h18

Kourou envoyé spécial

Les fusées, maintenant, c'est du business. Inventées pour la géostratégie politico-militaire, les voici instruments d'un vrai marché. Avec les ingrédients habituels: technologies, milliards, concurrence sans merci et morts au champ de tir. Le tout sous influence des Etats. L'Europe finance le développement de son lanceur (1). Les Etats-Unis assurent le marché captif des satellites militaires et de la Nasa à Lockheed Martin et Boeing, qui terminent la mise au point de nouveaux lanceurs" conçus comme des Ariane killers revanchards. Russes et Ukrainiens tentent de monnayer leurs vieux lanceurs en tissant des alliances avec Boeing ou l'Aérospatiale et se lancent dans des coups audacieux, comme le projet Sea Launch (2) ou la récente signature d'un accord avec l'Australie pour y construire un pas de tir. Les Japonais espèrent entrer dans la danse avec leur fusée H-2. Et les Chinois, malgré leurs déboires des dernières années, comptent sur les lanceurs Longue-Marche, bradés, pour grignoter une part du gâteau.

Marché prometteur. Le gâteau a de quoi aiguiser les appétits. Déjà, 180 satellites de télécoms orbitent à 36 000 km, en position géostationnaire, au-dessus de nos têtes. Et une première «constellation» de satellites, Iridium, fait valser ses 70 petits engins à quelques centaines de kilomètres. Mais cela n'est qu'un début. Le cabinet Teal Group évalue à plus de 1 000 le nombre de satellites commerciaux à lancer dans les dix prochaines années, pour une valeur