Moscou, de notre correspondante.
Deux mois après son irruption, la crise russe connaît un certain répit. Le rouble a arrêté sa chute et les produits sont réapparus dans les magasins. Mais le gouvernement Primakov ne sait toujours pas où trouver l'argent pour éviter la spirale de l'hyperinflation et une nouvelle dégringolade de la monnaie. Mardi, le cabinet a présenté un projet de budget pour le dernier trimestre 1998 qui illustre l'impasse où il se trouve. Côté dépenses, il est prévu 130 milliards de roubles (près de 43 milliards de francs). Côté recettes, 70 milliards. Le déficit prévu représente plus de 5% du PIB. Selon le ministre des Finances, Mikhaïl Zadornov, il n'y a pas là matière à s'inquiéter. Le trou devrait être en partie comblé par une émission monétaire «contrôlée» de l'ordre de 20 milliards de roubles. Le reste serait fourni par l'aide internationale, l'Ouest ne pouvant se permettre de lâcher la Russie en pleine crise.
Réticence du FMI. Mais Moscou n'a aucune assurance de recevoir de nouveaux crédits. Une mission du FMI est arrivée mercredi dans la capitale pour reprendre les discussions. L'enjeu est le déblocage, total ou partiel, d'une tranche de crédit de 4,3 milliards de dollars (près de 24 milliards de francs). «Après nos aventures en Russie, il faudra des mesures concrètes et des résultats tangibles avant que l'on ne verse de l'argent», a averti le directeur général du Fonds Michel Camdessus; d'ici là, on peut envisager une aide humanitaire «pour que l'hi