Le Bordelais compte deux viticulteurs de plus: Bernard Arnault,
patron de LVMH, vient de s'associer au financier belge Albert Frère pour reprendre le château-cheval-blanc, premier grand cru classé A de Saint-Emilion. Ce genre de reprise en tandem est très inhabituel dans la région. «Ils s'entendent comme deux larrons en foire, et d'ailleurs Albert Frère siège au conseil d'administration de LVMH depuis mai 1997», explique-t-on dans l'entourage de Bernard Arnault. Les deux partenaires restent discrets sur le montant de la transaction, mais le prix de 860 millions de francs circule dans le milieu. Lilliane Bettencourt, principale actionnaire de L'Oréal, était elle aussi sur les rangs, mais elle aurait refusé de miser plus de 740 millions de francs. Les deux hommes d'affaires se sont associés à 50-50 dans une structure créée pour l'occasion. Bernard Arnault y investit à titre personnel, tandis qu'Albert Frère le fait via Frère-Bourgeois, le holding de son groupe. «Cheval-blanc, propriété de 41 hectares (dont 35,5 de vignoble), est l'un des deux premiers grands crus classés A de Saint-Emilion. Il bénéficie d'une situation exceptionnelle en limite de l'appellation Pomerol, ainsi que d'un terroir incomparable. Ce dernier comprend une variété de sols qui contribue à l'harmonie unique des vins du domaine», expliquent les repreneurs dans leur communiqué commun. Après un tel éloge, plus question de barguigner sur le prix à l'hectare. Cheval-blanc appartenait depuis cent cinquante ans à