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Libération

Japon: la corruption fait tomber le patron. Le président de la firme NEC, accusée de surfacturations, a démissionné.

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publié le 24 octobre 1998 à 12h33

Tokyo, de notre correspondante.

L'homme aurait sans doute mérité de tirer sa révérence de plus belle manière. Tadahiro Sekimoto, 71 ans, le très charismatique président du conseil d'administration du géant électronique NEC, a démissionné hier pour assumer la responsabilité d'un scandale de corruption qui mêle l'Agence de défense (ministère de la Défense) et le géant de l'électronique. Sa démission coïncide avec l'annonce par NEC d'une perte de 24,5 milliards de yens (1 milliard de francs) pour le dernier semestre. Le président exécutif du groupe, Hisashi Kaneko, a indiqué qu'il assumait «la même responsabilité» mais qu'il restait pour le moment, car «il est important de restaurer la confiance du public dans NEC».

Surfacturation. Cette affaire s'ajoute aux autres affaires de corruption qui ont éclaté ces derniers mois dans l'archipel, démontrant la collusion entre l'administration et les grandes entreprises privées. Avec deux de ses filiales, NEC est soupçonné de surfacturations au détriment de l'Agence de défense. Le groupe d'électronique est l'un des gros fournisseurs de l'armée nippone, avec un volume d'affaires de plus de 3 milliards de francs par an. Ce chiffre est toutefois une goutte d'eau face aux 200 milliards de francs de chiffre d'affaire total du groupe. Le siège de NEC, une tour flambant neuve en plein coeur de Tokyo, a été perquisitionné à trois reprises. Onze personnes ont été interpellées.

La semaine dernière, une motion de défiance a été votée par le Sénat à l'e