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Libération

EDF-GDF, des fissures dans le statut de 1946. Les 35 heures et la concurrence pourraient le fragiliser.

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publié le 26 octobre 1998 à 12h32

«Il va falloir de sacrés gaziers.» Ainsi s'exprime un cadre d'EDF au

sujet de la prochaine négociation sur les 35 heures dans l'électricité et le gaz. Pierre Roussely, le président d'EDF, ayant annoncé sa réforme la semaine dernière (Libération du 21 octobre), il devrait, avec le président de Gaz de France, Pierre Gadonneix, convier rapidement les syndicats à se pencher sur l'adaptation à la loi Aubry. Les deux entreprises sont encore sous le choc de l'annulation, le 22 septembre, de l'accord signé en 1997 par la CFDT, la CGC et la CFTC. Prévoyant un passage volontaire aux 32 heures payées 35, des préretraites précoces et des embauches de jeunes à temps partiels, il donnait en contrepartie aux directions la latitude d'ouvrir plus longtemps ses agences commerciales, en soirée et le samedi. Las! la cour d'appel de Paris a envoyé tout cela balader, estimant que le statut des agents d'EDF et GDF ne permet de faire cohabiter deux horaires et deux salaires différents.

Recul. La CGT et FO, à l'origine du recours en justice, s'en mordent encore les doigts. Les élections au CMCAS (oeuvres sociales) ont vu la CGT, toujours majoritaire, reculer de 1,2% le 15 octobre. «On avait pratiquement oublié cette action en justice», avoue, embêté, Denis Cohen, le secrétaire de la fédération CGT de l'énergie, qui jure désormais qu'il est indispensable de «conforter la position des salariés qui ont changé d'horaire ou sont partis en préretraite». Tout en discutant «de la loi Aubry», c'est-à-dire, p