Toronto envoyée spéciale
L'Europe est en train de dicter sa loi Informatique et Libertés au reste du monde. Et au premier chef, aux Etats-Unis. L'enjeu est de taille, il s'agit de la libre circulation dans le monde des gros fichiers de données personnelles: celles des clients européens d'American Express comme celles des cadres des filiales européennes d'IBM ou de toute autre entreprise multinationale.
Depuis samedi, aucun fichier n'est, théoriquement, plus autorisé à quitter l'Union européenne (par quelque moyen que ce soit, terrestre ou l'Internet) s'il est destiné à un pays n'offrant pas un dispositif de protection des citoyens adéquat. En principe. Car l'Europe s'est fixé un petit délai supplémentaire, jusqu'à la fin de l'année vraisemblablement.
Cinq sur quinze. Comme d'habitude, l'Europe est un peu en retard sur les règles qu'elle a elle-même fixées: 5 pays européens seulement sur les 15 Etats membres ont mis en musique, dans leur législation nationale, les règles de la directive du 25 octobre 1995, qui coule dans le marbre les règles de protection des citoyens à l'égard des fichiers de personnes. Et surtout, les Etats-Unis, principal destinataire des fichiers, n'ont pas encore satisfait aux critères de la directive.
Le sujet est sérieux: en l'absence d'agrément de la part de la Bruxelles, le rapatriement vers l'Amérique des bases de données en tout genre, fichiers de salariés comme fichiers de clients, pourra être stoppé. Ce matin, David Aaron, sous-secrétaire américain a