La vogue des concentrations n'est décidément pas du seul ressort des
entreprises. Le syndicalisme est lui aussi, un peu partout dans le monde occidental, engagé dans des rapprochements destinés à lui faire faire des économies d'échelle ou à l'adapter aux nouveaux marchés des adhésions.
En ce qui concerne l'Europe, c'est en Allemagne que le chambardement est le plus avancé. Désireux de réduire de plus de moitié le nombre des branches qui le composent, le DGB pousse ses syndicats à la fusion. Le train est en marche depuis deux ans; et régulièrement, on annonce des fiançailles, des mariages, ou des velléités de concubinage. Ainsi, hier, les syndicats des médias (IG Medien) et du commerce, des banques et des assurances (HBV) ont donné en congrès leur feu vert à une fusion avec trois autres organisations. Et si le syndicat des employés (DAG), celui des services publics et des transports (OeTV), et celui des postiers (DPG) approuvent cette demande en mariage, c'est un «supersyndicat de services», la plus grande organisation de branche du monde occidental, que l'Allemagne engendrera avec 3,3 millions de membres.
La fusion doit être finalisée d'ici 2002, mais dès la fin 1999 les syndicats comptent mettre sur pied une organisation transitoire pour préparer leur réunion. Au début de l'année 1997, le DGB comptait une quinzaine de branches; son objectif est d'en réduire le nombre de plus de moitié à l'horizon 2000-2002. La France, dont le système de représentation syndicale est cependant