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Libération

Jour par jour le procès Microsoft. Le chantage à l'icône. L'entreprise AOL, porte d'entrée à l'Internet, raconte pourquoi elle est dépendante de Gates.

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publié le 29 octobre 1998 à 12h48

New York, de notre correspondant.

Jusqu'à présent, l'argument de Microsoft était simple: il avait affaire à une bande de concurrents jaloux (Netscape en tête), dont les propos ne valaient pas cher. Avec la déposition écrite (remise mardi soir) de David Colburn, vice-président d'America Online (AOL), il en va tout autrement. Malgré une mort plusieurs fois annoncée, le service d'AOL, avec 13,5 millions d'abonnés, s'est imposé comme un moyen aisé d'accéder à l'Internet. Et ce succès, confirmé hier par l'annonce d'une croissance de 65% de son chiffre d'affaires en un an (et un triplement des résultats), rend l'entreprise difficilement classable dans le camp des concurrents frustrés de Gates. Il confirme en tout cas combien sont décidément difficiles les relations commerciales avec Microsoft, soucieux d'être présent sur tous les terrains.

AOL, à la différence de Netscape, ne figure pas officiellement sur la liste des ennemis de Microsoft. Le 12 mars 1996, les deux entreprises ont conclu un accord d'échanges réciproques. Contre une icône permettant aux utilisateurs de Windows d'accéder directement à son site, AOL s'engageait à proposer à ses abonnés le logiciel Microsoft Internet Explorer. Aujourd'hui, Colburn annonce que cet accord comportait une autre clause, interdisant à sa firme de promouvoir ou de distribuer directement le logiciel concurrent Navigator, conçu par Netscape. Mieux, Microsoft offrait 25 cents (1,50 francs environ) à AOL pour chaque abonné qui abandonnerait Navi