Une Bourse en chute libre, des taux d'intérêt au plus haut, des
capitaux qui fuient" C'est pour mettre fin à cette situation de crise qui frappe le Brésil depuis près d'un an que le gouvernement Cardoso a présenté hier une série de mesures destinées à assainir les déficits publics qui atteignent 8% du PIB (350 milliards de francs). Dès l'année prochaine, les économies budgétaires atteindront 129 milliards de francs, soit 3,08% du PIB. «Il s'agit de relever le défi lancé par la pire crise financière internationale des cinquante dernières années», a dit le ministre des Finances Pedro Malan. Pour atteindre un niveau de déficit supportable, le plan devra être poursuivi jusqu'en 2001.
Pierre Salama est professeur d'économie à l'université de Paris-XIII, spécialiste des questions de développement et des économies des pays latino-américains. De retour du Brésil et d'Argentine, il estime que le plan d'assainissement présenté par le Brésil ne va pas dans la bonne direction.
Les mesures annoncées par le Brésil suffiront-elles à restaurer la confiance sur les marchés financiers et à faire diminuer les taux d'intérêt?
Le pari du gouvernement est de faire passer les taux d'intérêt de 50% aujourd'hui à environ 20% en janvier. Pour atteindre cet objectif, il faut que la confiance sur les marchés internationaux soit de retour. Or, le plan annoncé hier ne semble pas être à la hauteur de la crise financière brésilienne. Pourquoi? Parce que les mesures prises consistent à augmenter massivement les