Entre la rentrée des classes et Noël, le commerce vit une traversée
du désert. Traditionnellement, à cette époque-là, le consommateur souffle un peu, se remet de ses envois aux diverses perceptions (tiers provisionnel, impôts locaux et fonciers") et s'en tient aux dépenses vraiment indispensables. Bref, il a un hérisson dans son porte-monnaie. Mais ces derniers temps, les hommes de marketing ont donc ajouté une nouvelle fête à son calendrier: Halloween.
L'idée a mis quelques années à percer, mais cette fois, c'est fait. Popularisé à grand renfort de spots et d'affiches publicitaires par les Disney, McDonald's, Coca-Cola et même France Télécom, le concept est en train de s'imposer au-delà des espérances des commerçants les plus optimistes.
Un Lyonnais qui a du flair. Au départ était Masport, une société lyonnaise spécialisée dans le déguisement. En 1992, son patron, Richard Roizen, rachète César, un concurrent qui possède une filiale à New York. C'est l'occasion pour Roizen de découvrir Halloween, une fête particulièrement en rapport avec son business. «A ma grande surprise, j'ai appris qu'il s'agissait d'une fête celte. J'ai décidé d'essayer de la faire renaître en Europe», raconte-t-il. Mais ce n'est qu'à partir de 1996 que le message dépasse le cercle des étudiants noceurs et des boîtes de nuit branchées. Le phénomène se lit facilement dans le chiffre d'affaires de la société César: les ventes liées à Halloween représentaient 600 000 F en 1996, 1,2 million de francs en 199