Hier, l'agence Manpower de la rue du 4-Septembre, dans le quartier
de l'Opéra à Paris, a maintenu ses portes closes pour cause d'occupation. A l'intérieur, une quarantaine de militants de la CGT-intérim, des élus de chez Manpower, Adecco ou Vedior Bis jouaient les empêcheurs de travailler. Une fois n'est pas coutume. Si le calendrier des occupations à venir n'est pas encore totalement arrêté, elles devraient se poursuivre une partie de l'hiver. Ce n'est pas une surprise. En février, mars et avril déjà, les mêmes avaient usé d'un mode d'actions identique pour faire connaître leurs revendications dans un secteur devenu le premier employeur de France. Et s'ils remettent le couvert, c'est qu'ils n'ont pa s d'autres moyens pour se faire entendre. Le nombre d'intérimaires avoisine les 2 millions. Mais ces derniers sont disséminés dans les entreprises clientes; ils ne sont physiquement jamais dans les agences. Leurs représentants syndicaux, logés à la même enseigne, doivent en plus concilier la difficulté d'inscrire leurs actions dans la durée tout en ayant un statut «temporaire».
Univers éclaté. Dans cet univers éclaté, l'information ne passe pas. Ce ne sont pas les quelques panneaux d'affichage syndicaux placés dans les agences ou les panières à tracts qui y changent quelque chose. «Et lorsque nous demandons à informer les intérimaires par courrier, les employeurs ne veulent pas payer les envois.» Malgré tout, les choses bougent. La CGT-intérim a fait une entrée en force aux dern