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Libération

L'enfant terrible aujourd'hui dans la ligne. Christian Larose a signé l'accord sur les 35 heures dans le textile.

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publié le 6 novembre 1998 à 15h57

Sous le bonheur perce un soupçon de revanche. «J'ai mené des

combats, j'ai été traité de "réformiste. Mais, aujourd'hui, je suis dans la ligne de la CGT. Alors je me délecte!» Depuis trois semaines, au quatrième étage du «bunker» de la confédération, à Montreuil, les locaux de la fédération CGT du textile bouillonnent. Avec elle, Christian Larose, secrétaire général depuis 1982, vit «un très grand moment». Au nom de la CGT, il a signé le premier accord de branche sur les 35 heures conclu par sa centrale. Avec trois autres secrétaires généraux de fédérations également signataires (CFDT, CGC, CFTC), il tient conférence de presse, ce vendredi. Histoire d'expliquer la portée, pour les 140 000 salariés des industries du textile, d'un texte arraché au finish dans la soirée du 16 octobre. Trente ans de syndicat. L'affaire est lancée. Elle fait du bruit dans les entreprises, mais aussi à la CGT. Car, pour être clair, certains, à la confédération, auraient préféré que ce ne soit pas lui, pas cette «fédé», qui signe ce texte-là. C'est que, à 52 ans, Christian Larose, fils de communiste entré à 22 ans, en 1968, à la CGT ­ parce que ses frères avaient créé une section à la bonneterie Thibord, à Troyes ­, est de l'engeance «enfant terrible». Viré de l'usine trois ans plus tard, le «cheveu long» se bagarre alors avec des méthodes «peu syndicales», devient une figure locale. Après? Cinq ans de chômage, tricard pour le patronat local. Il vit des collectes des militants, fait condamner des p