En août 1997, Jacques Attali voyait en l'Internet «un continent
virtuel, le septième continent, où on pourra bientôt installer tout ce qui existe dans les continents réels, mais sans les contraintes de la matérialité (1)». Mettre ce continent au service du tiers monde, c'est l'ambition de Planet Bank. Concrètement: les institutions de microfinance soumettent en ligne leurs demandes de financement. Les dossiers sont évalués par des experts qui informent ensuite les clients par e-mail des suites données à leur demande. Jacques Attali s'emploie donc à créer une banque électronique, où les guichets sont remplacés par le courrier électronique et les chèques par des pages web. Sur le site, les sponsors ou les particuliers sont invités à remplir des «modules de donation», où ils précisent leur numéro de carte de crédit. Le travail au sein de la banque repose sur le réseau. Les réunions d'experts ont lieu dans des «salles de chat» sur un intranet (réseau privé utilisant les technologies de l'Internet). Jacques Attali promet une transparence complète dans la gestion: les statuts de l'organisme, la comptabilité, l'utilisation des dons, tout sera accessible en permanence. Planet Bank installera également sur son site une «bibliothèque virtuelle» et une «université en ligne».
C'est aussi grâce à l'Internet que le projet s'est lancé: les premiers mois, Jacques Attali travaille seul, en utilisant l'e-mail. Il constitue ainsi son réseau d'experts: une cinquantaine de correspondants dans de n