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Libération

Les banquiers des pauvres sur l'internet. Jacques Attali fonde Planet Bank pour élargir l'accès au crédit.

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publié le 6 novembre 1998 à 15h56

Jacques Attali s'est glissé dans la peau de mère Teresa. Une Teresa

moderne, convertie à l'Internet, et qui s'érigerait en superbanquier des pauvres. C'est au séminaire d'Aspen, en décembre 1997, que l'ex-directeur de la Berd (Banque européenne pour la reconstruction et le développement) s'est pris de passion pour le microcrédit, ces prêts minuscules consentis aux exclus du prêt pour leur permettre de créer leur emploi. Jacques Attali y avait été chargé d'un exposé sur l'avenir des institutions financières face à la grande pauvreté. La conférence à peine finie, il se met à l'oeuvre. A la racine de son engagement, «l'évidence aujourd'hui que le salariat n'arrivera pas à faire vivre tout le monde». Il obtient très vite le soutien d'Abdou Diouf, président du Sénégal, et de Michel Rocard, chargé au Parlement européen de la commission de développement et de coopération. Moins d'un an plus tard, les statuts de Planet Bank, baptisée «première société privée humanitaire à caractère virtuel» sont déposés et l'annonce officielle de son lancement sera faite lundi à Lyon, lors d'un séminaire de la Cnuced (Conférence des nations unies sur le commerce et le développement) consacré à la microfinance.

L'exemple bengali. Muhammad Yunus n'avait pas attendu Planet Bank pour mettre en pratique cette idée. Dès 1979, ce brillant économiste créait La Grameen Bank, au Bangladesh, sans doute la plus médiatique et la plus convaincante démonstration de la démarche. A son actif une douzaine de millions d