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Libération

Quand le délégué devient animateur. Chez Mannesmann, dans le Rhône, la CGT négocie avant de s'opposer.

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publié le 6 novembre 1998 à 15h57

Dans son entreprise, Richard Déal n'est pas secrétaire de la section

CGT mais «animateur». «Secrétaire, ça faisait uniforme et casquette.» Un titre trop chargé d'histoire pour désigner le chef. Depuis six ans, il anime donc le seul syndicat présent chez Mannesmann Rexroth, fabricant allemand de composants hydrauliques (443 personnes) à Vénissieux (Rhône). «Dans les ateliers, un salarié sur trois est syndiqué. Nous sommes forts», dit-il. Mais «nous ne sommes pas des durs», sous-entendu: des rouges. «On discute, on négocie et seulement après on va à l'action. Il est plus difficile aujourd'hui de faire grève.» Modèle allemand. A la CGT depuis 1976, Richard Déal, 40 ans, a épousé la cause syndicale pour «faire changer les choses». Sentir au bout de ses doigts des résultats concrets. «Il est facile de critiquer et de casser. Notre démarche, c'est avancer des propositions.» Dans les ateliers de Mannesmann, on n'a pas attendu le 46e congrès de la CGT pour se débarrasser des oripeaux de la contestation permanente. «C'était d'autant plus facile que le groupe est allemand, concède-t-il. Au niveau social, ils sont bien plus à l'écoute que les Français. Les conditions de travail sont bonnes et le salaire moyen est de 12 000 F. Nous sommes un syndicat atypique face à une direction atypique.» Ainsi, la réduction du temps de travail est appliquée depuis le 1er octobre. La négociation s'est faite en liaison directe avec les salariés. «Après chaque réunion, on les informait par tract ou lo