Marseille, envoyée spéciale.
«J'ai la chance de travailler dans un bâtiment où le sac à main est autorisé», glisse une employée des services administratifs. Chez Gemplus, leader des cartes à puce, c'est un privilège: les opératrices des ateliers de fabrication doivent troquer leur sac contre une pochette de plastique transparente. Ultime précaution dans une entreprise «aussi blindée que la Banque de France». Autant en raison de la valeur des produits que par souci de faire la démonstration de leur efficacité lorsqu'on «vend de la sécurité» (clés électroniques, cryptographie, etc.). Le dispositif de Gemplus fait office de showroom: tous les moyens de protection des personnes comme des données sont ici à l'oeuvre.
Cela commence au parking: un dispositif identifie la plaque d'immatriculation de chaque véhicule. Ensuite, le contrôle des allées et venues devient l'affaire du badge électronique maison. Il est «sans contact» (pas besoin de l'insérer dans un lecteur), et toujours doublé d'un code secret. Comme il sert aussi de porte-monnaie électronique pour payer, par exemple, les cafés au distributeur, les salariés passent leur temps à «badger». Pour passer d'un bâtiment à l'usine, d'un couloir à un bureau, ou d'un labo à la cafét'. Tous le portent autour du cou. L'encadrement l'a parfois en version bracelet-montre, façon James Bond. «Zones sensibles», les accès à l'usine et aux laboratoires se font par des sas vitrés. Un détecteur de poids, ou un rayon laser, vérifie qu'une seule