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Libération

FRANCE TELECOM. Vous prendrez bien une deuxieme tranche.

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publié le 9 novembre 1998 à 16h05

Comment faire passer 50 milliards de francs dans le chas d'une

aiguille? La réponse tient en un sigle: OPO. Non pas une nouvelle drogue à usage cycliste, mais «offre publique ouverte». Un système, inédit en France, qui a pourtant été retenu pour le placement de la seconde tranche du capital de France Télécom. C'est qu'il s'agit d'une opération mammouth destinée à lever entre 40 et 50 milliards de francs. Si elle atteint cette somme, elle tiendra même le record, toutes catégories, des levées de capitaux en actions à Paris. L'Etat espère en tirer au moins 25 milliards. France Télécom, pour sa part, y trouvera à la fois de quoi échanger 2% du capital avec l'allemand Deutsche Telekom et de quoi financer une partie de son développement. On comprend que ni Bercy ni Michel Bon, le président de France Télécom, ne veuillent risquer le moindre pépin.

Or la Bourse n'est que convalescente. Si elle a repris pas loin de 20% depuis le krach de septembre-octobre, elle n'est pas à l'abri d'une rechute (lire ci-contre). Une opération de ce type dure en général un mois. Trop long en cette période d'incertitude. Cette fois-ci, elle sera bouclée en deux semaines et demie. L'OPO est aussi censée éviter que des institutionnels soient favorisés par rapport aux particuliers, en pouvant, par exemple, renoncer à acheter des actions alors que le pékin moyen est collé avec du papier. Difficulté supplémentaire: les actionnaires actuels pouvaient être tentés de vendre en masse pour racheter des actions si l