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Libération

Le pétrole saoudien tend la main aux Américains. Les Européens sont exclus de la future coopération.

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publié le 9 novembre 1998 à 16h05

Les pétroliers du monde entier attendent l'arme au pied l'ouverture

de l'Arabie Saoudite, première réserve mondiale de pétrole. En pleine transition politique, le royaume compte revenir sur le monopole de Saudi Aramco, créé dans les années 30 par des pétroliers américains et nationalisé il y a vingt ans. Pour obtenir les moyens, en pleine crise pétrolière, de moderniser son industrie énergétique, le prince héritier Abdallah veut entrouvrir les portes de l'eldorado aux Occidentaux. Américains ou Européens? C'est tout l'enjeu de la bagarre qui oppose en coulisse les grands noms de l'industrie pétrolière occidentale. Récit d'une négociation hors normes.

La scène se déroule le 26 septembre à Washington, dans les salons de la résidence de l'ambassadeur d'Arabie Saoudite aux Etats-Unis. Les plus grands pétroliers américains attendent, fébriles, un entretien avec Abdallah, appelé à succéder au roi Fahd (77 ans). Il y a là les représentants de Mobil, Exxon, Texaco, Chevron, Atlantic Richfield, Conoco et Phillips Petroleum, des centaines de milliards de francs à eux tous. Les quatre premiers connaissent bien l'Arabie Saoudite: ils sont à l'origine de la compagnie Saudi Aramco. Tous ont en tête les richesses saoudiennes: une capacité de production de 10 millions de barils par jour, 261 milliards de barils potentiels, 25% des réserves mondiales.

Un allié incontournable. Dans l'antichambre du futur roi, les sept pétroliers se regardent, interrogateurs: il manque un huitième larron, le gro