La BNP a bel et bien l'intention de s'asseoir prochainement à la
table du Crédit Lyonnais, quoi qu'en pense le maître de céans. Malgré l'hostilité de Jean Peyrelevade, la BNP espère prendre 10% du capital du Lyonnais, dont la privatisation est prévue pour le premier semestre 1999. Révélée par la Tribune lundi matin, cette information a été confirmée officiellement hier. Le lundi précédent, Jean Peyrelevade avait tenu, au micro d'Europe 1, des propos assez vifs sur la BNP et la Société générale qu'il ne souhaite pas voir arriver dans le GAP (groupe d'actionnaires partenaires), un noyau dur qui ne pourra pas détenir plus de 33% du Lyonnais, selon les instructions de Bercy. Pour Peyrelevade, ces deux banques menacent à terme l'intégrité du Crédit Lyonnais parce qu'elles sont trop directement concurrentes. Le patron du Lyonnais préférerait de loin trouver des actionnaires amis comme le groupe bancaire Paribas ou les assureurs Allianz et Axa. Ces trois-là présentent l'avantage d'avoir déjà des accords de partenariat avec le Lyonnais dans plusieurs secteurs.
Jean Peyrelevade reproche plus fondamentalement à la Société générale, mais aussi à la BNP, de harceler le Lyonnais depuis cinq ans. Pour contrecarrer le renflouement des caisses du Lyonnais par l'Etat, la Société générale avait déposé plusieurs recours à Bruxelles pour entrave à la concurrence. Plus modérée, la BNP tente maintenant de jouer sa carte. «La BNP possède les atouts pour que les deux banques bénéficient de cette co