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Libération

«Peut-on m'imposer une baisse de salaire? «SVP 35 heures» répond à toutes les questions.

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publié le 10 novembre 1998 à 16h10

Il existe des pros des 35 heures installés" au beau milieu du marché

aux puces. Cela se passe dans une petite salle, au deuxième étage d'un bâtiment de brique rouge, à Saint-Ouen, siège de la société SVP. Code du travail dans une main, circulaires et décrets dans l'autre, une épaisse revue de presse sous le coude, sept téléopérateurs, des juristes spécialisés en droit social, sont au bout du fil (1). Le 24 juin, dix jours après le vote de sa loi, Martine Aubry leur a confié cette mission: répondre, expliquer, rassurer.Le «SVP 35 heures» fait partie de la campagne grand public de la ministre de l'Emploi. 11 520 appels en un peu plus de quatre mois; de quoi remplir un gigantesque questionnaire précieux pour le ministère. Le rythme de croisière a été atteint ces dernières semaines avec, en moyenne, 150 à 200 appels par jour. Charcutier cherche tuyau. Vendredi 6 novembre, 11 heures. Un charcutier traiteur en gros cherche des tuyaux sur le mandatement. Il n'y a pas de syndicat dans cette société de 35 salariés, la déléguée du personnel est en congé maternité: que faire pour conclure un accord? «Aucun problème. Le salarié mandaté peut être votre déléguée du personnel, ou n'importe quel autre salarié qui le désire.» Sur une autre ligne, un salarié d'une chaîne de télévision, inquiet: «Si, demain, mon employeur décide de passer aux 35 heures, peut-il m'imposer une baisse de salaire?» Du Languedoc-Roussillon, une femme s'interroge elle aussi sur sa feuille de paie: employée 32 heure