Menu
Libération

Pour les Etats-Unis, l'Europe défavorise la production sud-américaine. Les révoltés de la banane.

Article réservé aux abonnés
publié le 12 novembre 1998 à 16h19

La guerre de la banane qui oppose les Etats-Unis à l'Europe depuis

des années est entrée dans une nouvelle phase active. Une fois de plus, les Américains menacent d'infliger des droits de douanes meurtriers (100%") à toute une kyrielle de produits importés du Vieux Continent si l'Union européenne ne se décide pas à ouvrir plus largement ses portes aux «bananes-dollars»: celles d'Amérique latine qui poussent sous l'aile de multinationales américaines, Chiquita ou Dole. Objet de leur colère: les nouvelles règles adoptées par les Quinze en juin et octobre pour répondre aux exigences de l'OMC (Organisation mondiale du commerce). Le dispositif, qui doit être mis en place en janvier 1999, continue à avantager outrageusement les pays producteurs de bananes de la zone ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), juge le département du Commerce américain, selon lequel les Latino-Américains subissent toujours une discrimination. Sans plus de formalisme, les Américains ont donc décidé d'appliquer des mesures de rétorsion de manière unilatérale. Si l'Europe ne modifie pas son système de quotas d'importation avant le 1er janvier, les sanctions s'abattront le 1er février, prévient Washington.

La production communautaire n'est le fait que de quelques pays: la France (Martinique, Guadeloupe), le Portugal (Madère), l'Espagne (Canaries) et la Grèce (Crète). Et seuls certains mem-bres se sentent solidaires vis-à-vis d'anciennes colonies de la zone ACP. Allemands, Belges ou Danois par exemple ont souvent