Stoupino, envoyée spéciale.
C'est un petit coin d'Amérique perdu au milieu d'une forêt de bouleaux. Sur le bas-côté de la route, une pancarte annonce, en latin et en cyrillique: «Mars». A quelques dizaines de mètres, l'usine de barres de chocolat aligne ses bâtiments blancs impeccables plantés au milieu de gazons soigneusement tondus. «Partout dans le monde nous avons les mêmes bureaux», se félicite le directeur, Pierre Laubiès, 42 ans. La salle du management ressemble à une salle de rédaction, le brouhaha en moins: baies vitrées, moquette marine et des dizaines de bureaux blancs sans cloison. Sur chacun, un ordinateur et un nom: des Russes et quelques Occidentaux (Français, Américains, Australiens, Britanniques, etc.).
Installé depuis août 1995 dans la petite ville de Stoupino, à une centaine de kilomètres de Moscou, Mars se remet lentement du choc de la crise. «Après des moments difficiles, nous avons redémarré mais à un niveau nettement inférieur», explique Pierre Laubiès qui préfère ne pas citer de chiffres. Comme la plupart des firmes étrangères installées en Russie, Mars a été surpris par la violence de la crise qui a éclaté le 17 août avec la dévaluation du rouble. Une partie de ses avoirs bancaires s'est retrouvée bloquée. Pendant près d'un mois, son réseau de distribution a été paralysé: les grossistes, dont les comptes sont aussi bloqués, n'ont pas d'argent pour acheter.
Début septembre, au plus fort de la crise, les Mars et autres Snickers symboles de l'appétit de