Sushi, tapis rouge et saké. Onnaing était hier sur son trente et un
japonais pour accueillir Hiroshi Hokuda, le PDG de Toyota, venu poser la première pierre de son usine française. Au programme: échanges de cadeaux et déclarations de bonnes intentions. Les 35 heures et les subventions étaient réservées à la coulisse. Sur l'estrade, les responsables de Toyota ont su manier la langue de bois avec talent. Parmi les élus locaux, un certain malaise était cependant perceptible. L'annonce, lundi, de la construction de l'usine Toyota par l'entreprise britannique Bovis (filiale du groupe P & O) a ému la classe politique locale. Les élus, communistes et verts notamment, s'interrogent sur l'opportunité d'octroyer des aides financières à l'entreprise japonaise alors que les premiers contrats échappent au tissu local. Leur répondant, le secrétaire d'Etat à l'Industrie, Christian Pierret, a assuré que «plus de 50% des équipementiers retenus par Toyota sont français et près de 20% sont originaires du Nord-Pas-de-Calais».
Si la plupart des élus locaux admettent fort bien que Toyota ne peut donner de garanties sur l'issue des futurs appels d'offres, beaucoup ne décolèrent pas sur la stratégie du consortium Bouygues. Il aurait obtenu l'assurance que son dossier serait défendu par l'Elysée auprès d'Hiroshi Hokuda, dont on sait qu'il est un ami de Jacques Chirac. «Mais entre un appui politique et Bovis, qui faisait une proposition 15% moins cher, Toyota a fait le bon choix industriel. Je peux vou