Olivier et Martin Bouygues respirent. Le Conseil des marchés
financiers (CMF) a brisé l'un des fers qui les attachent à leur faux frère Vincent Bolloré. Le CMF, dans une décision qui pourrait faire date dans la vie de la Bourse de Paris, a annoncé hier que les deux principaux actionnaires du groupe Bouygues «n'agissent plus de concert». Constatant que «les parties restent en désaccord profond tant sur des questions majeures intéressant la stratégie de la société et ses comptes que sur la portée de leurs accords», le CMF a prononcé le divorce. En clair il faut permettre à l'entreprise de ne pas être prisonnière d'une bataille d'actionnaires. Techniquement, les deux parties ne constituent donc plus un bloc solidaire. Plus question donc de comptabiliser ensemble les 14,67% des Bouygues et les 12,43% de Bolloré. Les frères Bouygues avaient demandé le 17 juillet dernier à l'instance de régulation des marchés boursiers de «prendre acte de l'inexistence de l'action de concert». Une première étape dans le ping-pong judiciaire qui les opposent. Les Bouygues espèrent chasser celui qu'ils considèrent désormais comme un «raider». Le 9 décembre 1997, en pleine rumeur d'OPA hostile sur le groupe Bouygues, Bolloré s'invite au capital en ramassant 8,7% des actions. Preuve s'il en fallait de la fragilité des structures du groupe de BTP. Méfiant, Martin Bouygues lui propose de signer un pacte d'actionnaire, valable jusqu'en 2006, qui assure à chaque partie un droit de préemption sur les act