La gauche est au pouvoir en France, elle arrive en Allemagne, elle
gauchit en Italie. Partout, c'est normal, elle parle d'infléchir la politique économique afin de doper la croissance et l'emploi. Il n'en faut pas plus pour que certains s'émerveillent ou s'alarment, croyant voir poindre un infléchissement «hétérodoxe» de la politique économique de la zone euro. Si l'on y regarde de plus près, pourtant, les trois pays ne sont pas loin de l'accord parfait.
Les Italiens, qui s'attendent à une année 1999 difficile, proposent une interprétation souple du «pacte de stabilité», ce texte qui impose une discipline budgétaire de fer aux pays de la zone euro. Depuis quelques jours, leurs dirigeants suggèrent de ne pas tenir compte des dépenses d'investissement des pays dans le calcul des déficits publics. Leur suggestion a une forte logique: les dépenses d'investissement, si elles génèrent plus de croissance, et donc à terme plus d'impôt, se financent elles-mêmes dans la durée. La relance par la dépense publique, qui est prêt à tenter le coup?
Pas Dominique Strauss-Kahn, en tout cas, pour qui la discussion sur le pacte de stabilité est «hors sujet». Il y a quelques jours, à Londres, il s'est prononcé «sans ambiguïté» pour la poursuite «des ajustements nécessaires des finances publiques». Sur RTL, jeudi, le ministre a été très clair: les gouvernements doivent recharger les «batteries» budgétaires afin d'être prêts en cas de «coup dur». A charge pour les banquiers centraux de soutenir s'il