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Libération

Banques: violents mariages a l'italienne.Grandes manoeuvres pour le contrôle de la finance du pays.

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publié le 16 novembre 1998 à 14h17

Rome, de notre correspondant.

Après plusieurs mois de pourparlers tendus, parsemés de coups de théâtre et autres subtils jeux d'alliances, la fusion entre la Banca commerciale italiana (Comit) et la Banca di Roma, deux des principales banques du pays, semble sur le point d'aboutir. La semaine dernière, le conseil d'administration de la Comit a en effet donné mandat à ses négociateurs pour étudier «exclusivement» cette proposition de mariage. Les discussions officielles devraient débuter cette semaine pour, à terme, donner naissance au plus important groupe bancaire italien (avec un bilan de 1 300milliards de francs). A moins qu'un trouble-fête n'intervienne d'ici là pour perturber le bon déroulement de la cérémonie et imposer une autre redistribution des cartes du monde financier et de l'assurance de la péninsule.

Hostilité. Disposant de 4,5% du capital de la Comit, la Deutsche Bank, principale banque allemande, pourrait être celui là. En quelques semaines, elle a investi 700 milliards de lires (2,5 milliards de francs) dans la Comit. Et elle n'a jamais fait mystère, comme d'autres actionnaires, qu'elle était plutôt favorable à une fusion avec le groupe turinois Imi-San Paolo, l'autre grand établissement du nord de l'Italie. La relance des discussions avec la Banca di Roma pourrait donc mécaniquement déclencher les hostilités. Avec, au bout du compte, l'avenir de Mediobanca, la banque d'affaires de Milan fondée par le mystérieux nonagénaire Enrico Cuccia qui, depuis près d'u