Sur toutes les lèvres, une question: «Qui va se lancer la première
dans la rémunération des comptes courants? Et quand?» Trois noms reviennent constamment: la Caixa Bank (espagnole), Barclays (anglaise) et la Banque directe (groupe Paribas). Trois banques, petites, mais frondeuses, qui rémunèrent déjà les dépôts, mais indirectement, c'est-à-dire via un FCP (fonds commun de placement), pour respecter la loi. Toutes trois, démentent, sur le mode «craché-juré, nous ne bougerons pas" le 1er janvier». Clous. Devenues subitement ultralégalistes, elles attendent un feu vert: «Si, au 1er janvier, il n'y a pas une décision claire et nette des pouvoirs publics et de l'AFB disant qu'on peut le faire, on ne fera rien», affirme haut et clair, pour la Caixa Bank, Jacques Ducrocq. Alors que certains juristes soutiennent que l'interdiction de rémunérer les dépôts tombe d'elle-même avec l'introduction de l'euro, le responsable des produits à la Barclays, Jean-Claude Lefèvre, se rallie à la thèse inverse défendue par la communauté bancaire: «Au 1er janvier, il y aura toujours des clous, et nous resterons dans les clous.» A la Banque directe on estime certes que, de toute façon, «il sera délicat de dénoncer à la Commission bancaire un contrevenant pour une infraction qui sera sur le point de tomber»" Mais on ne compte pas profiter de la situation. La Banque directe aura en ce début d'année d'autres chats à fouetter, comme roder un système informatique tout neuf qui lui «donnera davantage de so