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Libération

Chèques payants, banques au tournant.La grande négociation sur la refonte des services bancaires débute mercredi.

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publié le 16 novembre 1998 à 14h18

Mercredi après-midi, à Bercy, soixante «négociateurs» se

retrouveront autour d'une table. Enjeu de leur discussion: mettre fin en douceur à une spécificité hexagonale, l'interdiction de rémunération des comptes courants, et son corollaire tacite, la non-facturation des chèques. Le sujet est explosif. En 1986, les banquiers, qui avaient tenté de faire passer en force la facturation des chèques, s'étaient heurté à une opinion publique passablement remontée au point que les pouvoirs publics avaient dû obliger les banquiers à remballer leur projet. Cette fois, Bercy et les banques ont soigneusement déminé le terrain. En septembre 1997, Dominique Strauss-Kahn a confié à un fin connaisseur du dossier, Yves Ullmo, une mission exploratoire sur le sujet. Rendues à son commanditaire quelques semaines plus tard, ses conclusions dérangeantes ont été soigneusement tenues secrètes. Les négociateurs en auront la primeur. Mais le «rapport Ullmo», précise Bercy, n'est qu'un élément parmi d'autres, une base de travail. Clientèle fragile. Entre-temps le gouvernement a pris soin de border le terrain sur sa gauche. Et fait voter l'été dernier, dans le cadre de la loi sur l'exclusion, le renforcement du «droit au compte», sorte de garde-fou pour la clientèle fragile, c'est-à-dire celle que rejettent aujourd'hui les banques traditionnelles et que la rémunération des dépôts risque de marginaliser davantage. L'une des missions confiées au groupe sera d'en définir le contour, lister ce que doit conte