Les nuages sociaux n'auront pas déserté longtemps le ciel français.
Après que les pilotes, leurs salaires et leurs actions, ont monopolisé le débat avec la direction d'Air France de juin à octobre, c'est au tour des «sans-grade», hôtesses et stewards, de se rappeler au bon souvenir de leur employeur. D'une manière plutôt brutale: à l'appel de six syndicats (CFDT, CFTC, FO, SNPNC, Ugict, Unac), les personnels navigants commerciaux (PNC) ont entamé ce matin une grève de quarante-huit heures. La direction d'Air France a, à la va-vite, affrété des avions et des personnels de compagnies concurrentes. Mais la mobilisation est là. Résultat: le trafic devrait être assuré aujourd'hui à seulement 55% pour les long-courriers au départ de Paris, et à 60% pour les courts et moyens courriers. Les syndicats ont trois revendications: l'amélioration des textes régissant l'utilisation du personnel (repos compensateur), la refonte de la grille pour supprimer la double échelle des salaires instaurée fin 1995 (salaires plus bas pour les nouveaux embauchés) et l'ouverture de négociations sur la réduction du temps de travail. Le tout devant, selon eux, déboucher sur la signature, avant fin janvier 1999, d'un accord collectif global.
Ces trois points traduisent une exaspération nourrie par la longue négociation menée depuis l'été entre la direction et ses pilotes. Les commerciaux estiment avoir aussi payé pour aider au redressement de l'entreprise depuis 1993. Ils attendent un retour et trouvent q