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Libération

Bercy allume la Seita. Dominique Strauss-Kahn a sommé l'entreprise de revoir son plan social.

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publié le 18 novembre 1998 à 14h30

Entre le gouvernement et la Seita, c'est la guerre froide. Le groupe

avait annoncé, la semaine dernière, un important plan social prévoyant la suppression de 564 emplois, avec, notamment, la fermeture de l'usine de cigares de Morlaix, dans le Finistère (172 postes), et celle de cigarettes brunes de Tonneins, dans le Lot-et-Garonne (282 emplois). Hier, Dominique Strauss-Kahn lui-même a annoncé devant l'Assemblée nationale que le gouvernement souhaitait que «les entreprises s'occupent au moins autant de leurs salariés que de leurs actionnaires», et indiqué qu'il avait exigé une nouvelle copie de la direction du groupe de tabac: «J'ai, à la demande du Premier ministre, pris position directement en direction des dirigeants de l'entreprise pour leur faire savoir qu'il fallait trouver d'autres solutions.» Il a déclaré «espérer que soient trouvées des solutions qui soient compatibles avec le fonctionnement d'une entreprise où nous ne sommes pas majoritaires (l'Etat n'a plus que 5% du capital, ndlr) mais qui doit cependant tenir compte des problèmes d'emploi et d'aménagement du territoire». Jointe par Libération, Marylise Lebranchu, secrétaire d'Etat au Commerce et aux PME, et premier adjoint de la ville de Morlaix, adopte un style plus direct. «La Seita nous dit: "Nous allons reclasser les salariés. Nous, nous disons: "Ou bien vous ne fermez pas les sites, ou bien vous amenez des solutions de remplacement.» La ministre avance aussi quelques solutions qui ne plairont pas à tout le m