A priori, les économistes de l'OCDE (Organisation de coopération et
de développement économiques) devraient être rassurés: les indices boursiers retrouvent des couleurs dans la plupart des pays occidentaux, et les lueurs de l'incendie financier asiatique pâlissent à l'horizon. Hélas, pour les experts du château de la Muette, l'hirondelle boursière ne fera pas un beau printemps économique. Dans leur dernier rapport, «Perspectives économiques de l'OCDE», ils ont même fortement révisé à la baisse leurs prévisions économique pour les pays industrialisés en 1999 et voient peu de signes de reprise avant l'an 2000, les dangers d'une récession mondiale n'étant toujours pas totalement écartés. Pour les 29 pays membres de la zone, les experts de l'OCDE tablent désormais sur une croissance de 2,2% cette année, alors qu'en mars 1998 ils prévoyaient 2,4%. La révision à la baisse est encore plus forte pour 1999 (-0,8 point) à 1,7%. En l'an 2000 la croissance devrait reprendre du poil de la bête, avec une progression estimée de 2,3%. Mais parallèlement à leur prévision centrale, les experts de l'OCDE ont envisagé un scénario beaucoup plus pessimiste, même si la «probabilité qu'il se réalise est moins forte qu'il y a deux mois», a déclaré hier Ignazio Visco, économiste en chef de l'OCDE. Comme la plupart des autres organisations internationales, l'OCDE estime que le Japon demeure un risque majeur qui pourrait noircir ses prévisions. Quant aux marchés financiers, rien n'est joué. Un recul,