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Libération

Moody's baisse la note du Japon.

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publié le 18 novembre 1998 à 14h31

Au lendemain de l'annonce d'un nouveau plan de relance vertigineux

(l'équivalent de 1 000 milliards de francs), l'agence Moody's, qui «note» les pays et les entreprises en fonction de leur solidité financière, a douché l'ensemble de l'archipel en abaissant sa note d'un point. De cette note découle le taux auquel l'Etat peut emprunter de l'argent sur le marché. Jusqu'à présent, le Japon bénéficiait (comme la France, les Etats-Unis, l'Allemagne") de la meilleure note possible: Aaa. Elle est passée hier à Aa1, provoquant l'indignation du ministre des Finances Kiichi Miyazawa qui a martelé: «Les emprunts de l'Etat japonais sont les plus sûrs du monde.» L'agence américaine justifie sa décision par la dérive des comptes publics japonais (le déficit budgétaire dépasse 6% du PIB), la fragilité de son système financier et d'autres «faiblesses structurelles». Elle conteste aussi les choix de Tokyo: «Les plans de relance n'ont pas permis de retrouver une croissance durable», argue-t-elle, ajoutant qu'«il n'est pas certain que les plans de relance à venir fourniront un soutien durable à l'activité économique». Cette décision ne devrait pas coûter très cher à l'Etat. Elle est un peu plus gênante pour les grandes entreprises car, par ricochet, leur note est aussi abaissée: une entreprise ne peut être mieux notée que l'Etat où se trouve son siège. Ironie de l'histoire: le Japon est le premier créancier de la planète, il est donc le dernier pays qui risque de ne plus être en mesure d'honore