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Libération

Salaires: la peur de l'alignement par le bas. Métallurgie en tête, les syndicats craignent le «dumping».

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publié le 18 novembre 1998 à 14h29

Après le Marché unique et la monnaie unique, bientôt le salaire

unique? Ayant fait converger les taux d'inflation et d'intérêt, les déficits budgétaires et sans doute bientôt la fiscalité, les Européens vont-ils aligner demain leurs feuilles de paie? A l'intérieur d'un espace où la main-d'oeuvre portugaise coûte encore trois fois moins cher que l'allemande, personne n'envisage sérieusement un tel scénario. Il n'empêche que ce thème des salaires, absent, jusque-là, des débats sur l'Union économique et monétaire (car toujours considéré comme une chasse gardée nationale), inquiète de plus en plus les syndicats, au fur et à mesure que se rapproche l'échéance du 1er janvier 1999. Pression. Les métallos européens sont la première branche industrielle à réagir. A l'ordre du jour de sa prochaine conférence, les 9 et 10 décembre à Francfort, la Fédération européenne de la métallurgie (FEM) a inscrit un plan d'action visant une «coordination européenne de la politique salariale». L'inquiétude chez les métallos, comme dans la plupart des autres syndicats, vient «du fait qu'au sein de l'union monétaire européenne, la politique salariale et de négociation collective sera exposée à une pression concurrentielle accrue, qui accentuera le risque d'une spirale à la baisse des salaires», dit le projet de résolution de la FEM. On connaît le raisonnement: une fois l'euro arrivé, un pays en mal de compétitivité perdra définitivement l'arme de la dévaluation pour se mettre à niveau; il ne pourra