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Libération

Les cheminots du sud réchauffent le climat. Les grèves font tache d'huile. Revendication: les effectifs.

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publié le 19 novembre 1998 à 14h37

La grève des conducteurs s'étire à Marseille, où les syndicats SUD

et CGT en ont appelé hier au ministre des Transports, Jean-Claude Gayssot. Un autre conflit a démarré à Bordeaux, Nice pourrait débrayer demain et les préavis locaux ou catégoriels tombent en rafales à la SNCF. Le tout alors que sept syndicats (CGT, CFDT, FO, CFTC, SUD-Rail, FMC-Unsa, FGAAC) appellent à une journée d'action européenne lundi, histoire de pousser les ministres des Transports des Douze à rejeter un nouveau projet de directive de la Commission, d'inspiration libérale. Comme les négociations sur les 35 heures ont démarré dans l'incertitude, la situation sociale n'est pas au mieux à la SNCF. «En cette période où les services d'hiver se mettent en place, la grogne monte facilement», explique la direction. «La situation est paradoxale, ajoute Francis Dianoux (SUD-Rail). Comme la direction et le gouvernement ne veulent pas revenir sur leurs objectifs budgétaires, les cheminots sont désabusés. Mais il ne faut pas grand-chose pour que ça parte. Et quand ça part, ça part très dur"» Les syndicats sont unanimes: les sous-effectifs sont un thème récurrent de ces conflits épars. «On approche de la fin de l'année. Nous avons 28 jours de congés annuels. Mais dans beaucoup d'établissements, des gens ont 20 jours à prendre et ne peuvent le faire: les congés sont refusés, les repos décalés», explique Bruno Dalberto (CFDT). Derrière l'analyse saisonnière, une autre frustration. «La direction a lancé sa politiqu