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Libération

Comment le suédois Saab a doublé Dassault. L'Afrique du Sud a été sensible aux contreparties promises.

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publié le 20 novembre 1998 à 14h41

Stockholm, de notre correspondant

Bien des Suédois n'y croyaient plus. Vingt-quatre heures après la promesse du gouvernement sud-africain d'acheter 28 avions de chasse pour plus de 10 milliards de francs, on se pince encore chez Saab, même si l'on évite de crier victoire tant que le contrat n'est pas signé. Les premières esquisses du Jas 39 Gripen reposent depuis dix-neuf ans dans les ateliers de Linköping, et cela fait des années que l'industriel bataille pour décrocher un premier contrat à l'exportation pour cet avion de la quatrième génération, le premier du genre à être mis sur le marché (il équipe déjà en partie la chasse suédoise). Si Saab a pu souffler le marché à la barbe des industriels français et ramener cette promesse de contrat, c'est grâce à sa coopération avec le grand groupe britannique British Aerospace (BAe), qui a pris 35% du capital de l'entreprise suédoise au début de l'année et qui l'a aidée à adapter le Jas aux marchés étrangers grâce à son expérience et à son réseau de vente. La vraie force de frappe du Jas 39 tient pourtant à l'empire industriel qui le soutient. Car Saab n'est qu'un maillon du tout-puissant empire Wallenberg, la dynastie qui domine depuis des décennies l'économie suédoise via son bras armé, le groupe Investor. Et Pretoria n'a pas penché pour le Jas uniquement en vertu de ses qualités esthétiques, ni même combatives, mais bien parce que les Suédois ont promis des contreparties alléchantes. «En janvier, explique Jan Ahlgren, directeur d